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Blog pour Sign for my Future: Stop au cynisme et à la nonchalance… Les Belges d'abord!


Ce slogan, jamais je n'aurais pensé l’utiliser un jour…, mais le cynisme, le manque de détermination de certains politiques à l’égard du climat et, face à eux, le complexe de Caliméro ressenti par une partie croissante de la population m'amènent à tenir ces propos.

Partons de quelques exemples éloquents:

  • Le 2 décembre 2018, la première marche pour le climat rassemblait des dizaines de milliers de personnes. Quelques jours plus tard, pour des raisons, selon moi, de positionnement électoral, notre gouvernement fédéral tombait, emporté par un désaccord en matière de migration, sujet hautement symbolique. Résultat : avant les prochaines élections, nous n'aurons droit à aucune nouvelle initiative. Seulement à la sempiternelle rengaine selon laquelle l’immigration représente un danger pour notre bien-être et notre culture ; cela, alors même qu’aucune mesure structurelle n’est prise pour éviter les migrations futures, conséquences des changements climatiques.
  • Que penser de nos ministres aux niveaux fédéral et flamand ? À l’échelon national, malgré les nombreuses commissions climat créées, force est de constater que peu d'avancées CONCRÈTES ont été réalisées durant les six dernières années. Au niveau régional flamand, après l’échec subi par la première ministre de l’Énergie de l’actuel gouvernement, son successeur a également quitté le navire pour devenir bourgmestre.
  • En guise de dernier exemple, voici un tweet envoyé par Peter De Roover quatre jours après la deuxième marche pour le climat, le 27/01/2019, à laquelle 70 000 personnes ont participé pour réclamer plus de courage politique :
    ‘@PeterDeRoover1 : La Belgique représente environ 0,2 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ce qui est négligeable. Même les actions politiques les plus courageuses et drastiques que pourraient prendre les politiques belges ou flamands auraient au maximum un effet négligeable (c.-à-d. nul) sur le résultat final. C’est désagréable à entendre, mais c’est la vérité.'
    À quoi @There2Bin et d'autres ont heureusement rétorqué :
    ‘@There2Bin : « Ce n’est pas difficile : si tous les pays s’attaquaient à leur part d'émissions, le problème serait réglé.'

En fait, tant qu’il s’agit de polluer et de consommer des ressources et de l’énergie, nous pouvons pendant des décennies jouer dans la cour des grands ; mais lorsqu’il est urgent de s’attaquer aux problèmes à l’échelle planétaire, on se défile.

D’où cet appel que je vous lance, chers politiques : arrêtons d’être petits et cyniques, soyons grands, et détournons ce slogan du Front National au profit du climat : Les Belges d'Abord ! N'attendons pas les autres, commençons à agir chez nous.

Et cela commence par une politique forte. Sans tergiversations. Une politique dont le but n’est pas de plaire à tout le monde. Qui ne s'accommode pas d’excuses telles que « la population ne soutient pas ces changements », tandis que les ressources de notre planète s'amenuisent jour après jour.

Il y a près de 40 ans, j'ai reçu une réaction très positive à un examen écrit dans lequel je plaidais pour réduire la consommation et taxer moins le travail et davantage la pollution.  À l'époque, j'étais déjà convaincu que cela ne devait pas nécessairement se faire au détriment du bien-être, au contraire. Et ce ne sont pas des idées que j'avais imaginées tout seul, non, ces idées circulaient déjà. Il est à la fois douloureux et porteur d’espoir de constater qu’aujourd’hui, une génération et demie plus tard, des adolescents brossent les cours et descendent en masse dans la rue dans l'espoir d’imposer une politique efficace. Espoir que nous partageons avec eux.

En tant que dirigeant d’une entreprise de construction, je crois résolument dans l’innovation. Car celle-ci permet progrès, développement et nouvelles perspectives. Pourtant, je ne peux pas me défaire de l’idée que, pour certains politiques irresponsables, « l’innovation » consiste surtout à reporter à demain la lutte contre ces problèmes. De même, j’ai encore trop souvent l’impression, concernant de nombreuses entreprises, que leurs soi-disant innovations découlent davantage de raisons commerciales que d’une véritable intention de créer de meilleures solutions.

Il y a 35 ans, avant de me lancer dans le secteur de l’innovation, j’avais déjà pourvu notre maison de 12 cm d’isolation dans les murs creux et de 25 cm d’isolation dans la toiture. Comparez cela avec le plan « ambitieux » de la Flandre, qui selon leur propre site vlaanderen.be, veut que d'ici 2020 les toits de toutes les habitations soient isolés selon une norme qui correspond à 3 cm d’isolation. Et ce plan n’impose pas la moindre exigence en ce qui concerne la pose des isolants...

Que doit-on faire pour réduire considérablement la consommation totale d'énergie dans le secteur de la construction ?

  • Construire dans les limites actuelles des agglomérations pour limiter les trajets et favoriser des déplacements par des moyens plus respectueux de l'environnement (à pied, à vélo, en transports en commun, etc.). De plus, cela nous permettrait d’aménager plus d'espaces ouverts, de rendre notre environnement de vie plus agréable et d’aller chercher moins loin des lieux pour nous échapper de l’agitation quotidienne.
  • Construire des maisons plus petites et plus compactes. Moins on a besoin de matériaux et moins il faut maintenir de mètres carrés à la température souhaitée, moins on a besoin d’énergie.
  • Choisir des techniques de construction et des matériaux respectueux de l'environnement.
  • Relever les normes d’isolation et s’assurer de leur traduction en concepts mis en œuvre correctement. Il est désolant de voir que les matériaux isolants sont souvent placés de manière incorrecte ou négligée. De plus, de graves erreurs sont commises sur le plan de l’étanchéité à l’air et des ponts thermiques, réduisant d'autant plus l’efficacité des isolants. Il faut donc non seulement plus d'isolation, mais aussi une meilleure utilisation de celle-ci. Les coachs en rénovation devraient avant tout faire office d’animateurs chargés d’améliorer la rénovation, et non de facilitateurs s’occupant d’obtenir les devis et les primes.
  • Selon le principe du Trias Energetica, ces mesures d’économie d’énergie doivent être mises en place avant de se tourner vers les énergies renouvelables.

En conséquence de quoi, je demande, dans le cadre de la campagne « Sign for my future », que soit créé un plan ambitieux, cohérent et coercitif pour le secteur de la construction, afin que les entrepreneurs motivés puissent apporter leur pierre (dans notre cas, ce serait plutôt une isolation) à l’édifice de la lutte contre les changements climatiques.

Paul Eykens

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