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09/07/2021

Blog | Une bonne isolation en rénovation et en construction neuve ? Nous n’y sommes pas encore ! - Arnout Ulenaers


Points de réflexion quant à l’isolation, au confort, à l’étanchéité à l’air, à l’acoustique et à la sécurité incendie

Saviez-vous que l’isolation, c’est bien plus que la simple pose d’un isolant ?

Il nous reste aujourd’hui moins de 30 ans pour adapter l’ensemble du parc immobilier aux objectifs climatiques de 2050.

Le coût de cette mise à niveau est considérable.

Chaque intervention doit donc être bien pensée et exécutée selon les règles de l’art. Maintenant ou jamais.

À tous ceux qui le souhaitent (professionnels de la construction, décideurs, prescripteurs, maîtres d’œuvre), nous proposons ci-dessous un aperçu des points de réflexion concernant l’isolation et la post-isolation en cas de rénovation ou de nouvelle construction.

Principes de base d’une isolation thermique correcte

Attention : ce paragraphe figure également dans l’article intitulé « Notre offre pratique en matière d’isolation et de post-isolation dans la rénovation et la réaffectation ». Si vous avez déjà lu celui-ci, passez directement au paragraphe suivant : « Une isolation uniquement thermique ? »'

Première chose à noter : l’isolation n’est pas un élément indépendant. Elle fait partie de la structure du bâtiment et doit former un système cohérent : à l’extérieur, l’isolation doit être protégée des intempéries. À l’intérieur, un frein-vapeur étanche à l’air est nécessaire.

Il est essentiel que l’espace entre la couche extérieure étanche au vent (fonction normalement assurée par la sous-toiture dans les toits en pente) et la couche intérieure étanche à l’air (frein-vapeur dans les toits en pente) soit entièrement rempli d’isolant, sans cavités ni lames d’air intermédiaires.

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Il est également important d’assurer la continuité de l’étanchéité à l’air. Dans le cas contraire, vous risqueriez d’avoir des courants d’air indésirables, notamment à cause des variations de pression à l’extérieur, et à de l’effet cheminée à l’intérieur (montée de l’air chaud).

Ces courants d’air réduisent l’effet isolant et peuvent entraîner de la condensation, des dommages au bâtiment et une diminution du confort.


Par exemple : un toit plat en bois chaud, sous lequel l’air extérieur pénètre sous l’effet de la pression extérieure via les zones non comblées entre les poutres, et se mélange à l’air chaud intérieur, avant d’être aspiré vers l’extérieur en raison de la différence de pression. Le résultat : un court-circuit d’air extérieur sous la couche d’isolation.

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Exemple de mise en œuvre correcte : veillez à combler totalement les cavités, et soignez les raccords étanches à l’air. Il s’agit ici d’une rénovation, et le toit plat chaud a été doté d’une épaisse couche d’isolant appliquée par l’intérieur entre les poutres. Cette isolation est parfaitement raccordée à l’isolation intérieure des murs.

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Ces principes de base ont été établis il y a plus de 30 ans. Et depuis 30 ans, des conférences et des formations sont données sur le sujet, y compris en Belgique. Et pourtant, ces principes de base ne sont toujours pas devenus une habitude.

Une isolation uniquement thermique ?

La gamme de matériaux d’isolation est de plus en plus large : laine minérale, matériaux naturels, matériaux synthétiques, verre cellulaire, isolation sous vide, etc.

Il est essentiel de comprendre qu’il n’existe pas de solution toute faite. Chaque matériau a ses avantages et ses inconvénients. Lors de chaque projet de rénovation, il est nécessaire de rechercher le produit et le système qui répondent le mieux aux besoins et aux exigences.

La première exigence des matériaux est bien sûr l’isolation thermique. La valeur d’isolation d’un isolant est exprimée par sa résistance thermique ou valeur R : plus la valeur R est élevée, moins il y a de déperditions de chaleur, meilleure est l’isolation. Cette valeur est utilisée, entre autres, pour l’isolation des toits, des murs et des sols et pour les vitrages multiples.

Ne négligez pas la chaleur estivale

Lorsqu’il est question d’isolation thermique, on croit trop souvent qu’il s’agit uniquement de conserver la chaleur en hiver. Cependant, étant donné que nous sommes de plus en plus souvent confrontés à des vagues de chaleur et à des températures extrêmes, nous souhaitons également conserver la chaleur à l’extérieur pendant les mois d’été. Bien entendu, pour lutter contre les vagues de chaleur estivales, la protection extérieure des vitrages contre les rayons du soleil et la ventilation nocturne restent les solutions à privilégier. Le choix de matériaux isolants qui atténuent l’amplitude et le déphasage (deux notions importantes en cas de chaleur estivale) contribue également à une sensation de confort tout au long de l’année.

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La ligne bleue montre la variation de température sous la toiture, au-dessus de la sous-toiture. Les autres lignes montrent les variations de température sous l’isolation, où les fluctuations de température sont fortement réduites (atténuation de l’amplitude) et retardées de plusieurs heures (le déphasage). L’atténuation de l’amplitude et le déphasage obtenus sont déterminés par la sous-toiture et l’isolation utilisées, et augmentent si l’on combine une sous-toiture Celit 4D avec de la cellulose iQ3. Par conséquent, la température est plus basse de plusieurs degrés au moment où les enfants vont se coucher, et la température la plus élevée sous la toiture n’est atteinte que lorsque la température extérieure est suffisamment basse pour permettre une ventilation efficace.

Pensez à l’acoustique

Le confort acoustique est une condition importante du bien-être et de la santé en général. Il est donc de plus en plus souvent inclus dans les cahiers de charge. Les études acoustiques concernant les bruits ambiants, les bruits d’impact, les bruits des installations et la réverbération ont un large périmètre, et leurs résultats sont déterminés par de nombreux paramètres.  Le remplissage sans interstices des espaces creux avec un isolant composé de fibres souples constitue un élément important.

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L’étanchéité à l’air : un impératif absolu

Il est désormais évident que les menuiseries doivent fermer correctement, sans interstices. Les nouvelles fenêtres dont les battants ne se ferment pas bien ne sont, heureusement, plus acceptées. Mais de nombreux professionnels et clients n’ont pas encore compris que nous devons être tout aussi stricts lors de l’évaluation de l’isolation des toits, par exemple.

Des recherches scientifiques menées par l’Institut de physique du bâtiment de Stuttgart à la fin des années 1980 montrent cependant qu’une mauvaise étanchéité à l’air a un impact négatif sur les pertes énergétiques, et augmente considérablement le risque de problèmes d’humidité (humidité de l’isolation, développement de moisissures et, dans des cas extrêmes, dégâts au bâtiment).

En construisant de façon étanche à l’air, vous empêchez l’air chaud de s’échapper via les fentes et les fissures.

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Une bonne étanchéité à l’air est donc essentielle pour une isolation efficace et un confort de vie optimal.

Mauvaise étanchéité à l’air et pertes de chaleur

Le fonctionnement de l’isolation est généralement basé sur l’immobilisation d’air ou de gaz occlus.

Sur la base de la valeur lambda et de l’épaisseur de l’isolation, la structure, testée par l’Institut de physique du bâtiment de Stuttgart, atteint théoriquement une valeur R de 3,33 (m².K)/W. En réalité, la valeur R chutait à moins de 0,7 (m².K)/W dès que le frein-vapeur présente un espace de 1 mm de large sur 1 m de long.

Cela signifie qu’un écart de seulement 1 mm réduit les performances du bâtiment d’un facteur de 4,8. Ou, pour le dire autrement : une fissure de seulement 1 mm de large laisse s’échapper 3,8 fois plus de chaleur que les 999 autres millimètres étanches.

Cela vous semble incroyable ? Posez-vous la question suivante : supposons que vous ayez une fenêtre de 1 m² qui ferme mal, avec un espace de 1 mm et du simple vitrage. Que devez-vous faire ? Remplacer le simple vitrage par du triple vitrage et laisser l’interstice, ou conserver le vitrage, mais s’assurer que la fenêtre ferme correctement ? Nous optons pour la seconde solution. Une bonne isolation commence en effet par une bonne étanchéité à l’air.

Mauvaise étanchéité à l’air et problèmes d’humidité

Les résultats concernant les mouvements d’humidité à travers la structure étaient encore plus spectaculaires.

  • Avec un frein-vapeur correctement installé et donc étanche à l’air, seul 0,5 g/jour d’humidité pénètre théoriquement dans la structure par diffusion.
    Il s’agit de la petite quantité d’humidité provenant des molécules d’eau qui, une à une, parviennent à pénétrer le frein-vapeur lui-même.
    Ce phénomène peut être comparé à l’air qui s’échappe très progressivement d’un pneu de bicyclette sans fuite, vous obligeant à regonfler légèrement le pneu tous les 3 mois, par exemple.
  • La situation change radicalement dès que le frein-vapeur présente un espace de 1 mm de large.
    Exemple concret : vous posez soigneusement une isolation de toiture en rouleau, avec un recouvrement du frein-vapeur, le tout agrafé. Mais vous ne posez pas de ruban adhésif sur les raccords, lequel doit assurer l’étanchéité du frein-vapeur pour les 30, 40 ou 50 années à venir. Le résultat : un frein-vapeur « presque » étanche à l’air, c’est-à-dire à 99,9 %. Malheureusement, ce petit interstice de seulement 1 mm laisse passer 1 600 fois plus d’humidité (800 g/jour) que les 999 mm étanches, et ce, par convection (= circulation de l’air).
    C’est un peu comme un pneu de bicyclette avec une « quasi-fuite » invisible qui laisse s’échapper une telle quantité d’air que vous devez regonfler le pneu toutes les 3 minutes plutôt que tous les 3 mois.

Mauvaise étanchéité à l’air et acoustique

Une mauvaise étanchéité à l’air augmente également le transfert acoustique des bruits extérieurs. Les ondes sonores, notamment les hautes fréquences, peuvent se propager à travers les fuites d’air.

Ventilation et qualité de l’air

La ventilation doit être suffisamment prise en compte dès le début ! Une ventilation insuffisante lors de rénovations importantes peut entraîner des taux d’humidité trop élevés. Une mauvaise qualité de l’air intérieur peut entraîner des problèmes de santé. Un système d’isolation de haute qualité et étanche à l’air, associé à un système de ventilation fonctionnant correctement, permet de rafraîchir l’air et d’éviter une augmentation trop importante de l’humidité.

Sécurité incendie

Qui ne se souvient pas de l’incendie de la tour Grenfell à Londres en juin 2017 ?

Le revêtement de façade et l’isolation ont permis au feu de se propager très rapidement. Mais ce n’est pas la seule cause de la catastrophe. Parmi les 79 personnes décédées, certaines ont succombé aux gaz toxiques dégagés par la combustion des matériaux isolants. Cette catastrophe montre que, en particulier dans les projets construits en hauteur, une attention suffisante doit être accordée au comportement de la structure en cas d’incendie. Les prescriptions en matière de systèmes de revêtement de façade se sont durcies.

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Test sur un mur porteur léger à ossature bois (89 mm), isolé avec de la cellulose, recouvert du côté du feu d’un panneau ignifuge de 15 mm. Le résultat espéré était une résistance au feu de 1 h. La construction a cependant tenu près de 2 h (119 min). Résultat : REI 90.

Une installation correcte est essentielle !

Cela nous amène au point le plus sensible dans notre secteur : l’exécution des travaux !

Bien isoler ne se résume pas à acheter un bon matériau isolant. Une installation correcte et des raccords précis sont essentiels.

Souvent les entrepreneurs doivent travailler contre la montre. Le toit n’étant plus protégé, les entrepreneurs veulent tout installer au plus vite afin de pouvoir le refermer. Et une erreur est vite arrivée. Par exemple on « oublie » le frein-vapeur, ou on ne le raccorde pas correctement aux éléments de la structure.

Les erreurs sont aussi parfois dues à un manque de connaissances. Les installateurs ne savent pas toujours comment isoler de façon étanche à l’air, comment réaliser les raccords, etc.

Formation et perfectionnement

Les systèmes et normes juridiques visant à garantir et à stimuler les bonnes pratiques de construction ne sont pas implémentés en Belgique. Il existe toutefois des exigences concernant l’isolation des murs creux, l’isolation intérieure et les tests d’étanchéité à l’air. Pour l’isolation intérieure, cependant, il ne s’agit que d’un cours théorique validé par un examen. Vous pouvez en outre être coiffeur aujourd’hui, et exécuter des travaux d’isolation demain. Avec toutes les conséquences que cela implique.

Les entrepreneurs qui souhaitent éviter les erreurs (coûteuses) et qui ne veulent pas abandonner leur client sont invités à faire suivre une formation approfondie à leurs collaborateurs.

Mais les distributeurs de matériaux d’isolation et leurs représentants doivent également être formés régulièrement. Le marché évolue rapidement et seuls ceux qui maîtrisent les nouveaux produits et systèmes – avec leurs points forts et leurs points faibles – peuvent conseiller correctement les clients professionnels. Les fabricants de matériaux isolants ont également un rôle à jouer dans ce domaine.

Chaque acteur du secteur souhaite faire du « bon travail ». Du chef d’entreprise à l’ouvrier non qualifié. L’accompagnement, la formation, le partage d’expérience et de connaissances et le perfectionnement sont indispensables.

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Subsides et vérification que le placement est correctement effectué

Nos autorités ont également un rôle à jouer.

Elles déploient actuellement beaucoup d’efforts pour convaincre les propriétaires de bâtiments de l’importance d’une bonne isolation : primes à l’isolation, taux de TVA réduit, déductions fiscales, prêts à la rénovation, etc.

Le principal problème est cependant que les subsides sont accordés sur la base de factures. Le fait que le matériau soit correctement posé n’est pas pris en compte (sauf pour l’isolation des murs creux et l’isolation avec de la mousse PUR projetée). Cela signifie qu’il suffit aux propriétaires de placer une palette de matériau isolant dans leur grenier pour obtenir une prime.

Aucun contrôle n’est effectué quant au placement correct.

En Belgique également, l’octroi des primes devrait être subordonné à un contrôle de l’installation dans les règles de l’art (effectué ou non par des coachs en énergie sans aucun conflit d’intérêt commercial et ayant reçu une formation complémentaire).

Impact environnemental des matériaux et des bâtiments

Dernier point, l’isolation et les autres matériaux de construction doivent également être repensés en fonction de l’économie circulaire : réutilisation, flexibilité, démontage, durée de vie, etc. Cela ne se limite pas à la simple récupération des produits résiduels. L’impact environnemental de l’ensemble du cycle de vie des matériaux doit également être pris en compte.

Des études montrent que les éléments et les matériaux de construction sont responsables de 10 à 30 % de l’impact environnemental total. Il existe des possibilités de réduire cet impact tout au long du cycle de vie, de l’extraction des matières premières à la gestion des déchets et du recyclage, en passant par la production, le transport et l’utilisation. Choisir les bons matériaux lors de la construction ou de la rénovation de bâtiments est donc essentiel pour réduire l’empreinte écologique.

Totem, « Tool to Optimise the Total Environmental impact of Materials » (www.totem-building.be) est à cet égard un outil très pratique. Il s’agit d’une interface numérique grâce à laquelle le secteur belge de la construction peut objectiver et réduire l’impact environnemental des bâtiments. L’outil est objectif et transparent et permet à tous les acteurs belges du secteur de la construction (architectes, bureaux d’études, entrepreneurs, promoteurs, pouvoirs publics, etc.) d’identifier et de réduire l’impact environnemental des bâtiments, et ce, dès la phase de conception. Et, point important : Totem est soutenu par toutes les autorités belges.

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À cet égard, nous plaidons pour:

  • l’intégration des certificats de performance environnementale (B-EPD) et de Totem dans la politique de subsides en Belgique.
  • la coopération entre fabricants, prescripteurs et entreprises de construction afin de trouver des solutions communes.

 

ISOPROC, importateur et fabricant de matériaux écoénergétiques, propose des solutions globales pour bien isoler et assurer l’étanchéité de l’enveloppe du bâtiment. Nos produits, notre connaissance et notre expérience vous permettent de réaliser concrètement ce qui est prévu théoriquement.

Notre objectif? Des bâtiments sains, prêts pour 2050 et au-delà.

Conseils techniques, mesures, cahiers des charges, formations ?

Soyez serein ! Nos spécialistes ISOPROC vous aident volontiers.

  • Contactez notre helpdesk.
  • Ou demandez-nous de tester l’étanchéité à l’air (Blowerdoor), l’acoustique, la ventilation et/ou les ponts thermiques (thermographie) de votre bâtiment.

Retrouvez tous les détails ici.

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