Partons de quelques exemples éloquents:
En fait, tant qu’il s’agit de polluer et de consommer des ressources et de l’énergie, nous pouvons pendant des décennies jouer dans la cour des grands ; mais lorsqu’il est urgent de s’attaquer aux problèmes à l’échelle planétaire, on se défile.
D’où cet appel que je vous lance, chers politiques : arrêtons d’être petits et cyniques, soyons grands, et détournons ce slogan du Front National au profit du climat : Les Belges d'Abord ! N'attendons pas les autres, commençons à agir chez nous.
Et cela commence par une politique forte. Sans tergiversations. Une politique dont le but n’est pas de plaire à tout le monde. Qui ne s'accommode pas d’excuses telles que « la population ne soutient pas ces changements », tandis que les ressources de notre planète s'amenuisent jour après jour.
Il y a près de 40 ans, j'ai reçu une réaction très positive à un examen écrit dans lequel je plaidais pour réduire la consommation et taxer moins le travail et davantage la pollution. À l'époque, j'étais déjà convaincu que cela ne devait pas nécessairement se faire au détriment du bien-être, au contraire. Et ce ne sont pas des idées que j'avais imaginées tout seul, non, ces idées circulaient déjà. Il est à la fois douloureux et porteur d’espoir de constater qu’aujourd’hui, une génération et demie plus tard, des adolescents brossent les cours et descendent en masse dans la rue dans l'espoir d’imposer une politique efficace. Espoir que nous partageons avec eux.
En tant que dirigeant d’une entreprise de construction, je crois résolument dans l’innovation. Car celle-ci permet progrès, développement et nouvelles perspectives. Pourtant, je ne peux pas me défaire de l’idée que, pour certains politiques irresponsables, « l’innovation » consiste surtout à reporter à demain la lutte contre ces problèmes. De même, j’ai encore trop souvent l’impression, concernant de nombreuses entreprises, que leurs soi-disant innovations découlent davantage de raisons commerciales que d’une véritable intention de créer de meilleures solutions.
Il y a 35 ans, avant de me lancer dans le secteur de l’innovation, j’avais déjà pourvu notre maison de 12 cm d’isolation dans les murs creux et de 25 cm d’isolation dans la toiture. Comparez cela avec le plan « ambitieux » de la Flandre, qui selon leur propre site vlaanderen.be, veut que d'ici 2020 les toits de toutes les habitations soient isolés selon une norme qui correspond à 3 cm d’isolation. Et ce plan n’impose pas la moindre exigence en ce qui concerne la pose des isolants...
Que doit-on faire pour réduire considérablement la consommation totale d'énergie dans le secteur de la construction ?
En conséquence de quoi, je demande, dans le cadre de la campagne « Sign for my future », que soit créé un plan ambitieux, cohérent et coercitif pour le secteur de la construction, afin que les entrepreneurs motivés puissent apporter leur pierre (dans notre cas, ce serait plutôt une isolation) à l’édifice de la lutte contre les changements climatiques.
Paul Eykens
ISOPROC